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Constantin BrâncuÈ™i

(1876-1957)

 

        Constantin BrâncuÈ™i est né à 19 février 1876 en Roumanie, dans un petit village d'Olténie, HobiÈ›a, aux pieds des Carpates, un monde rural et archaïque, dans la famille de Nicolae et Maria BrâncuÈ™i, paysans très pauvres. BrâncuÈ™i fut l'un des sculpteurs les plus influents du début du XXe siècle et est considéré comme ayant poussé l'abstraction sculpturale jusqu'à un stade jamais atteint dans la tradition moderniste. Il a également ouvert la voie à la sculpture surréaliste, ainsi qu'au courant minimaliste des années 1960. 

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       Il quitte sa maison paternelle et son village natal très jeune. Jeune, BrâncuÈ™i se fait remarquer pour avoir construit un violon avec des matériaux de récupération. Grâce à son talent, il devient le protégé d'un riche industriel et il entre à l'École des Arts et des Métiers de Craïova avec une bourse. Pendant 1894 et 1898 il étudie les arts dans l'atelier de sculpture et puis celui sur bois. Il apprend tout seul à lire et à écrire. Son diplôme en poche il part pour Bucarest, où pendant 1898-1901, il étudie à l'École Nationale des Beaux-Arts et gagne divers prix.

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      En 1904, il quitte la Roumanie en direction de Paris voulant compléter sa formation et selon la légende, il fait le trajet à pied, en passant par Budapest, Vienne, Munich, Zurich et Bâle. Il arrive à Paris en 14 juillet, après un long voyage à travers l'Europe. Là, pour vivre, il est plongeur dans un restaurant nommé Chartier et chez Molldard, puis il chante à la chapelle orthodoxe roumaine.

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       En 1905 il s'inscrit à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts et il poursuit sa formation dans l'atelier du sculpteur académique reconnu, Antonin Mercié. En 1906, diplômé, sur la recommandation de Mercié, il expose trois plâtres au Salon d'Automne. Là, Auguste Rodin, le président du jury remarque son travail et lui propose de devenir metteur au point dans son atelier. Rodin est l'un des plus importants sculpteurs français reconnu internationalement, considéré comme un des pères de la sculpture moderne.

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       Un mois dans l'atelier de Rodin lui suffit pour estimer qu'<<il ne pousse rien à l'ombre des grands arbres>>. Bien qu'il ait une chance extraordinaire, il refuse de s'intégrer et de travailler avec Rodin, à cause d'une profonde différence qui sépare les deux sculpteurs.

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        Rodin est un créateur au sens démiurgique du terme, il impose au chaos de la matière, c'est-à-dire à la terre qu'il modèle. La taille directe dans la pierre ou le bois ne l'intéresse pas, ses assistants réalisent en marbre ou en bronze ce qui a été crée en terre ou en plâtre par l'artiste.

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      BrâncuÈ™i, quant à lui, est issu d'un monde archaïque et d'une tradition millénaire de la taille du bois. Selon son crédo artistique, c'est la texture même du matériau qui commande le thème et la forme qui doivent tous deux sortir de la matière et non lui être imposés de l'extérieur.

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      C'est une différence essentielle avec Rodin, car BrâncuÈ™i ne se présente pas comme un créateur, mais comme un intercesseur capable de révéler au sein du matériau qu'il utilise l'essence cosmique de la matière. Dans le choix de son bloc de pierre ou de bois, BrâncuÈ™i perçoit par avance, dans la spécificité du matériau, la présence de la sculpture.

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      En intégrant le socle à la sculpture, il élimine en outre toute idée de hiérarchie entre les parties supérieure et inférieure de l'œuvre. C'est une période difficile pour définir son propre engagement d'artiste:<<Ce furent les années les plus dures, les années de recherche, les années où je devais trouver mon chemin propre.>>

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       Dès 1910 à 1952, à l'occasion de sa participation au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts à Paris, le critique Charles Morice le présente comme l'un des artistes les plus doués de sa génération. En ce contexte, il se lie d'amitié avec Henri Rousseau le Douanier, Fernand Léger, Matisse et Amedeo Modigliani, qui fait son portrait et qui deviennent ses amis.

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      La baronne Renée Frachon, puis une amie Hongroise, Margit Pogany posent pour lui: leurs portraits réalistes seront à l'origine de différentes versions, détruisant la notion traditionelle du buste(La Muse Endormie 1910, Une Muse 1912, Melle Pogany 1912)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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       BrâncuÈ™i participe pour la première fois au Salon des Indépendants où il va exposer régulièrement jusqu'en 1913 et puis en 1920.

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       À la suite d'une fracture à la jambe, il se met à peindre et à dessiner. Cette activité, comme plus tard celle de la photographie, restent indépendantes de son œuvre sculpté, qu'il réalise toujours directement, sans ébauche préalable, selon une conception quasi artisanale. À cette époque, il s'installe au 11 impasse Ronsin, dans les ateliers qui seront reconstitués après sa mort.

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        Le Musée national d'art moderne lui achète trois sculpture: Le Coq 1935, Le Phoque 1943, La Muse endormie 1910. En 1952, il obtient la nationalité française.

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      Il lègue à l'État français en 1956, un an avant sa mort, l'ensemble de ses ateliers avec tout leur contenu, à charge pour le Musée National d'Art Moderne de le reconstituer tel qu'il était impasse Ronsin.

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      L'œuvre du sculpteur est celle d'un créateur solitaire qu'il est difficile de relier à un courant artistique précis. Il vise à extraire des formes naturelles l'<<essence des choses>>. Bouleversant la conception d'un art dominé par le <<beau idéal>>, il a introduit l'abstraction en sculpture afin de parvenir à la forme pure et parfaite, empreinte d'une mystérieuse poésie.

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        De plus, il s'agit d'une méditation mystique profondément enracinée dans l'expérience rurale, à laquelle il emprunte aussi ses premiers modèles(ustensiles, maisons en bois).

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        Selon ses aveux, Brancusi n'a cherché pendant toute sa vie que l'essence du vol. Il a voulou que la Maïastra relève la tête sans exprimer par ce mouvement la fierté, l'orgueil ou le défi; ce fut le problème le plus difficile et ce n'est qu'après un long effort qu'il parvint à rendre ce mouvement intégré à l'essor du vol. De plus, il affirme que les choses ne sont pas difficiles à faire et ce qui est vraiment difficile c'est de nous mettre en état de les faire.

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        Dès 1916 et jusqu’à sa mort en 1957, il a occupé plusieurs ateliers successivement aux numéros 8 puis 11 de l’impasse Ronsin, dans le 15e arrondissement de Paris; l’artiste y investira deux puis trois ateliers, qu’il ouvre pour former deux vastes pièces dans lesquelles il exposera ses œuvres; en 1936 et 1941, il y adjoindra deux autres espaces de travail contigus où se trouvent son établi et ses outils.

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        Dans la capitale de la France, le sculpteur Constantin BrâncuÅŸi possédait l'atelier où étaient créées ses métaphores. En juin 1977, a été fondé le musée qui porte son nom, une réplique de ses chambres de travail. Ici, dans un espace relativement petit, sont rassemblées ses grandes réalisations artistiques qui ont révolutionné la sculpture mondiale.

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        Place George Pompidou, à Paris, se trouve le musée dédié au sculpteur roumain, préservé tel qu'il l'a laissé. Pendant ce temps, le bâtiment dans lequel l'atelier fonctionnait a été démoli pour laisser la place au Centre Culturel Pompidou. Tout semble si authentique que tu as le sentiment que BrâncuÅŸi est partout et qu'il pourrait toujours retourner travailler sur une nouvelle oeuvre dans l'une des chambres du musée. L'atelier est composé de quatre salles visibles à travers de grandes fenêtres qui ont remplacé les murs extérieurs et pour assurer les œuvres exposées. L’Atelier Brancusi comporte 137 sculptures et 87 socles originaux, 41 dessins, deux peintures; il conserve en outre plus de 1600 plaques photographiques de verre et tirages originaux.

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        À partir des années vingt, l'atelier devient le lieu de présentation de son travail et une œuvre d'art à part entière, un corps constitué de cellules qui se génèrent les unes les autres.

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        Cette expérience du regard à l'intérieur de l'atelier vers chacune des sculptures pour constituer un ensemble de relations spatiales conduit Brancusi à remanier quotidiennement leur place pour parvenir à l'unité qui lui parait la plus juste.

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        À la fin de sa vie, Brancusi ne produit plus de sculptures pour se concentrer sur leur seule relation au sein de l'atelier. Cette proximité devient si essentielle, que l'artiste ne souhaite plus exposer et, quand il vend une œuvre, il la remplace par son tirage en plâtre pour ne pas perdre l'unité de l'ensemble.

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    La sérialité potientellement infinie des Colonnes et l'importance que BrâncuÈ™i accorde à la perception de l'espace dans lequel ses oeuvres s'inscrivent définiront une grande partie de la sculpture contemporaine à partir des années cinquante.

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        BrâncuÈ™i partage l'intérêt de ses contemporains pour la Théosophie; cette doctrine(selon laquelle l'homme est tombé de l'ordre divin dans l'ordre naturel et tend à remonter vers son état premier) est très répandue dans les milieux artistiques. Cette pensée influence des artistes comme Kandinsky, Kupka ou Piet Mondrian.

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        Les mouvements d'avant-garde ont peu d'influence sur son travail. Il découvre les thèmes majeurs de son oeuvre entre 1909 et 1925(Le Baiser, l'Oiseau, La Colonne sans fin, Les Coqs).

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        Il s'intéresse aux civilisations de l'Asie et les références à un art archaïque lui permettent d'extraire son oeuvre des contingences des styles propres à son époque, et d'inscrire ses sculptures dans une dimension plus universelle.

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      Brancusi a refusé la représentation figurative de la réalité et il a cherché, dans son travail, à présenter l'essence des choses. C'est pourquoi il a réduit les formes à ce qui était le plus représentatif pour chacun d'eux, en éliminant les détails inutiles. Tout au long de son travail, il a utilisé plusieurs motifs qui constituent l'essence du monde: la sphère comme symbole de la perfection, l'œuf comme symbole de la genèse, la bague comme symbole de l'unité, le vol comme symbole de la recherche de l'idéal.

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        Le thème de la tête est emblématique de la relation de Brancusi avec sa création et montrent la place primordiale que Brancusi accordait à son œuvre.

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        La verticalité est la dimension première de l'œuvre de BrâncuÈ™i. C`est une dimension spirituelle qui ne définit pas une mesure mais une direction, un élan vers le ciel. L'élan vertical de ses sculptures vient du centre de la terre et le socle symbolise le prolongement de cette énergie contenue au sein de la matière. Elle fait écho aux origines rurales de Brancusi qui transforme un motif des habitations paysannes de son village natal. Ce motif est lié au thème mythologique de l'axis mundi, un axe qui soutient la voûte céleste et assure une liaison avec la terre. Comme le précise Mircea Eliade: <<l'axis mundi connaît de nombreuses variantes>>

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        Pour BrâncuÈ™i, une œuvre monumentale ne peut être liée à un simple changement d'échelle. Avec l'ensemble de Târgu Jiu, il modifie la notion de monument qui ne s'impose plus par ses caractéristiques formelles autonomes mais par la relation que les sculptures entretiennent les unes avec les autres, avec leur environnement et le déplacement du corps du spectateur.

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        L'artiste cherchera toute sa vie à saisir<<l'essence du vol>>; <<Je n'ai chercé, pendant toute ma vie, que l'essence du vol [...]. Le vol, quel bonheur!>>. Le vol symbolise l'ascension vers le spirituel et il est un équivalent du bonheur.

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Brâncuși et son chien
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Brâncuși
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Revue
L'atelier Brâncuși, interieur
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L'atelier
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Brâncuși et ses amis
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