top of page

LA BATAILLE DE NICOPOLIS

(25/28 septembre 1396)

 La bataille de Nicopolis a lieu le 25 ou le 28 septembre 1396 sur la rive droite (sud) du Danube. Le sultan ottoman Bajazet Ier, et le prince Stefan Lazarević de Serbie battent une croisade menée par Sigismond de Luxembourg, roi de Hongrie.

maxresdefault.jpg
croisade-extrait_edited.jpg

Les personalités impliquées dans la bataille

La dernière croisade, extrait de Manus Deï, L'épée du seigneur de Carrouges  roman historique de Mary Cousin

Le contexte historique

​

 La bataille constitue un des tournants de la conquête des Balkans par les armées de l’Empire ottoman. Alors que les Paléologues rivalisent avec les Cantacuzène pour le pouvoir à Constantinople, ces derniers demandent par deux fois l’aide de l’armée ottomane pour combattre leurs rivaux. Lors de sa dernière intervention, les Turcs, au lieu de franchir de nouveau le Bosphore, décident de s’installer en Thrace. Les Ottomans conquièrent la Thrace et asservissent la Bulgarie et la Serbie.

​

 Le basileus Manuel II Paléologue et le roi de Hongrie Sigismond Ier, relayés par le pape Boniface IX, demandent l’organisation d’une croisade qui repousserait les forces ottomanes au-delà du Bosphore. La France et l’Angleterre, qui observent à cette époque une trêve dans les combats de la guerre de Cent Ans, répondent dans un premier temps à l’appel bien qu’en définitive seule la France envoie 10 000 soldats — dont 1 000 chevaliers et écuyers — auxquels viennent s’ajouter des troupes d'Allemands, d’Alsaciens, de Tchèques, de Transylvains et de Valaques, ainsi que des Hospitaliers sous les ordres de celui qui deviendra leur grand maître, le prieur d'Aquitaine Philibert de Naillac.

sword.png

Préparatifs de la batailLE

​

 Les armées alliées à la Hongrie établissent leur jonction à Bud (Buda) en juillet. Sigismond propose aux chefs chrétiens une stratégie plutôt défensive, conseillant d'attendre l'armée de Bayezid plutôt que de se porter au-devant des troupes ottomanes.

​

 Sur leur route vers Nicopolis, les croisés capturent Vidin, puis prennent la ville de Rachova (Oryahovo en Bulgarie) dont une partie des habitants est gardée en otage, contre l'avis de Sigismond. Cet épisode marque le début d'une méfiance entre Hongrois et Français qui durera pendant toute la croisade.

sword.png

La bataille​

​

 Jean de Nevers et les chevaliers français ont exigé de constituer l'avant-garde de l'armée chrétienne, par vanité, et ceci contre l'avis du commandement hongrois et valaque, pourtant plus familier des stratégies turques pour les avoir affrontées sur les champs de bataille. Sigismond alors divise ses troupes en trois parties : Nicolas de Gara au centre, à la tête des troupes hongroises, allemandes, tchèques, alsaciennes et flamandes ainsi que les Hospitaliers; le flanc droit de cette armée, les Transylvains menés par Stefan Lazkovitch et les Valaques sur le flanc gauche. Sigismond commande directement la réserve.

​

 Voyant l'ost français en difficulté, Sigismond tente de rétablir l'équilibre avec l'infanterie restante. Toutefois l'entrée en jeu de la cavalerie lourde serbe de Stefan Lazarević fait pencher la balance en faveur des Ottomans et Sigismond, comprenant que l'issue de la bataille ne fait plus de doute, choisit de s'échapper. Escorté par le futur grand maître des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Philibert de Naillac, et quelques chevaliers hospitaliers, il rejoint les bouches du Danube sur un bateau hospitalier, d'où il embarque sur un des vaisseaux de la flotte vénitienne.

​

 La bataille est terminée et l'ost des croisés capitule.

sword.png
nicopolis (1).jpg

Manuscrit de Louis Gruuthuse, BNF

rdc52774lzq01.jpg

Illustration de la couverture du ”Nicopolis 1396: The Last Crusade”, David Nicolle

Ion ghica

(1816-1897)

6_238.jpg

 Ion Ghica (né le 12 août 1816, à Bucarest, décédé le 22 avril 1897, à Ghergani, judeÈ› de DâmboviÈ›a) est un homme d'État roumain de la seconde moitié du XIXe siècle, académicien, ingénieur, économiste, écrivain, diplomate, mathématicien, et pédagogue. Il est président du Conseil des ministres des Principautés unies de Moldavie et de Valachie à deux reprises, (président de l'Académie roumaine, quatre).   

Enfance et études

​

 Il est né dans la famille des boyards Ghica, de Dimitrie « Tache » Ghica (grand ban, logothète et hetman) et de Maria Câmpineanu. Il est le neveu des princes Grigore IV Ghica et Alexandre II Ghica. Il passe au domaine paternel une bonne partie de son enfance; parmi les hôtes de son père on trouvait le haïdouk Iancu Jianu.

 

 Ghica fut éduqué à Bucarest, dans la classe de I. A. Vaillant, ainsi qu’au collège Saint-Sava, où il fit la connaissance de Nicolae Bălcescu. Il fut envoyé en 1835 à Paris, où il vécut rue Saint-Hyacinthe, avec d’autres compatriotes. À Paris il fit la connaissance de Vasile Alecsandri, un dimanche, quai Voltaire, lorsque le groupe moldave descendait se promener aux Champs-Élysées. Le 11 janvier 1836, il passa le baccalauréat, mais avec des notes médiocres. Il étudia l’ingénierie des mines et les mathématiques à Paris, entre 1837 et 1841. À Paris, il fréquentait le salon philhellène de madame de Champy, la loge « l’Athénée des Étrangers  » les cours de minéralogie du Muséum d'histoire naturelle et l’Ambassade ottomane (les principautés roumaines étaient encore tributaires de l’Empire et Ghica était donc un sujet du « Grand Turc »). Il passait certaines de ses nuits chez Tortoni, boulevard des Italiens, ne revenant chez lui qu’à l’aube.

cultures.png

Carrière 

             

 À son retour de Paris, en 1841, il enseigne la géologie, l’anthropologie et l'économie politique (Ion Ghica a été le premier professeur roumain d'économie politique), à IaÈ™i (Academia Mihăileană), où il a soutenu l’idée d’une union douanière entre la Principauté de Valachie et la Moldavie, en vue d’une union politique des deux principautés roumaines. Avec Nicolae Bălcescu, il a fondé la société secrète „Frăția” (« La Fraternité »), en 1843 et en 1844 il a travaillé en tant que rédacteur de la publication „Propășirea” (« Le Progrès »).

​

 À IaÈ™i, Ghica participa à la Révolution roumaine de 1848 qui promouvait l’union des deux principautés roumaines sous un prince autochtone, Mihail Sturdza. Le mouvement ayant échoué, Ghica devient chargé de cours des mathématiques à l’université fondée par Sturdza. Puis, au nom de la révolution, il déménagea à Bucarest où il fut l’un des dirigeants de la Révolution de 1848 de Valachie. 1848 vit aussi la naissance de son premier fils, Dumitru. Puis il partit pour Constantinople en tant qu’agent des révolutionnaires, pour négocier avec le gouvernement ottoman.

​​

 Au cours de la période suivante, Ghica devint directeur et membre du conseil d'administration du Crédit foncier rural (1872-1875), premier directeur du Théâtre national (1877) et membre fondateur de la Société pour l'étude du peuple roumain. Personnalité distinguée de la culture roumaine, Ghica est élu membre de la Société académique roumaine le 13 août 1874. Il est plusieurs fois président de l'Académie roumaine. Ghica exerce également une activité diplomatique importante en envoyant un ambassadeur extraordinaire et ministre plénipotentiaire à Londres. Dans le monde scientifique, il s'est affirmé avec des travaux, en particulier dans le domaine de l'économie, en faisant les premières études appliquées aux réalités roumaines. Vers la fin de sa vie, il se retire dans son domaine de Ghergani, où il cesse d'habiter le 22 avril 1897, à l'âge de 81 ans.

cultures.png
bottom of page