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LES RÉLATIONS FRANCO-ROUMAINE PENDANT LE XIX-ÉME SIÈCLE

 Au XIX-ème siècle, en Europe Centrale, les guerres, la peste, les invasions ne cessent de remodeler la composition des sociétés et des populations. Des courants d’émigration et d’immigration se succèdent. Les couches populaires et les petites bourgeoises jouent un rôle de plus en plus conscient et politique; cet essor aboutissant à la vague révolutionnaire européenne de 1848. Des peuples sans État comme les italiens, les roumains, les slovaques, les ruthènes (autre nom des ukrainiens), les serbes se soulèvent.

 

 La crise est provoquée à la fois par des révendications nationalistes et démocratiques, mais les questions sociales ne sont pas loin et elles aussi peuvent prendre un tour politique. D’autant que dans tout le continent, on assiste à un éveil politique, depuis le mouvement chartiste anglais jusqu’aux soulèvements en Grèce contre l’Empire Ottoman. 

             

  1. 1848 - LE PRINTEMPS DE PEUPLES 

 L’Europe a connu en 1848 une vague révolutionnaire qui a touché nombreux pays comme la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Empire Habsbourgeois, la Moldavie, la Valachie.

 Les causes de la révolution ont été la crise du système féodal, l’apparition de nouvelles idéologies, le nationalisme, la libéralisme, le socialisme, les mécontentés engendries par les décisions prises à l’occasion du Congrès du Vienne et la situation difficile des paysans qui sont attachés à la terre en situation du cervage.

 

 Parmi les documents les plus importantes ont compté les documents rédigés par les révolutionnaires roumains: Pétition National  („Petiția țării”), Nos principes pour la Patrie („Dorințele Patriei Naționale”).

 Les printemps du peuples a été l’occasion de remarquer des personnalités comme: Nicolae Bălcescu, Avram Iancu, Vasile Alecsandri, Mihail Kogălniceanu, Les Frères Brătianu, Alexandru Ioan Cuza.

 

               

 

2. LA RÉVOLUTION EUROPÉENNE DE 1848

               

 Pendant la première moitié du XIXème siècle, l'influence de la culture française a augmenté dans l' espace roumain.

 Ainsi, la langue française est utilisée dans les écoles, dans le théâtre et dans la presse. De plus, dans le domaine politique on a constaté que les traités internationaux qui portent sur les Principautés Roumaines signés en 1829 à Adrianople sont rédigés en français et que les Français ont été des conseilleurs des hommes politiques roumains.

 On précise également que dans cette période, plus exactement, en 1840, ont apparu des dictionnaires franco-roumains, rédigés par Jean Vaillant et Petru Poenaru.

 Les historiens et les hommes politiques français, comme Jules Michelet et Edgar Quinet, ont defendu les droits nationaux des Roumains.

 

         

  La Révolution Roumaine est la création des jeunes roumains qui ont étudié à Paris. 

 La Révolution Roumaine présente de nombreuses ressemblances avec la Révolution Française parmi lesquelles on remarque les objectifs: l’octroi des droits et de libertés civiques, l’instauration d’un régime démocratique, la liberté de l’industrie et du commerce, l’envie de mettre en possession les paysans.

 Les révolutionnaires de la Valachie sont partis en exil et ont fait connu à l’Europe entière, le désir des Roumains de créer l’État national. Ainsi, les Roumains ont été soutenus par de personnalités françaises comme le ministre des Affaires Étrangères, le conte Walewski, Edgar Quinte et le poète Alphonse de Lamartine.

 

 3. L’UNION DES PRINCIPAUTÉS

 La Guerre de Crimée a favorisé l’Union des Principautés. Ce conflit qui s’est déroulé entre 1853-1856, a opposé une coalition regroupant l’Empire Ottoman, le Royaume-Uni et l’Empire Français à l’Empire Russe. L’objectif de cette coalition était de mettre un terme aux prétentions du Tsar sur les détroits du Bosphore et des Dardanelles. La guerre a eu comme prétexte l’attitude du Sultane qui a favorisé les catholiques par rapport aux orthodoxes.

 

 3.1. Les  repères chronologiques, le soutien de la France dans la réalisation de l’Union

               

 En 1855, à l’occasion de la Conférence qui a eu lieu à Vienne, le conte de Bourgogne a mis en discussion l’Union de la Moldavie et de la Valachie.

 L’année prochaine, en 1856, est signé le Traité de Paix de Paris ce qui a remplacé le Protectorat Russe sur les Principautés Roumaine, stipulant la garantie collective des 7 grands pouvoirs: la Russie, la Turquie, l’Autrice, l’Anglettere, la France, la Sardaigne et la Prussie. On y prévoit également la liberté de navigation sur le Danube, on décide l’augmentation des Réunions Ad-Hoc et la Russie est obligée de céder à la Moldavie le Sud de la Bessarabie.

 

               

 3.2. La politique des nationalités.  Napoleon III pour la Roumaine. Le Congrès de Paris (25 février- 30 mars 1856)

               

 Rien ne prédisposait Napoléon III à s’intéresser tout particulièrement à la Roumaine. La guerre de Crimée qui mobilisa la Turquie, l’Angleterre et la France, chacune pour des intérêts qui leur étaient propres, devait permettre à la France de reprendre un rôle politique de premier plan en Europe. Par ses victoires (Alma, Balaklava, Inkerman, Trackter, Sébastopol) elle effaçait Waterloo et le Traité de Vienne de 1815. La France organisait les réunions pour la Paix à Paris, lors d’un Congrès qui s’ouvrit le 25 février 1856.

 

 En 1857,  à Osborne,  l’empereur Napoléon III et la Reine du Royaume-Uni, Victoria I se sont rencontrés. Les compromis supposaient que la France renonce de soutenir un prince étranger pour le trône des Principautés. En revanche, la Grande Bretagne s’engage à soutenir l’Union des Principautés.

               

 De plus, en 1858 à l’occasion de la Conférence de Paris qui a été adoptée par les Grandes Puissances, la convention a joué le rôle de Constitution pour la nouvelle étape.

 L’année prochaine, en 1859,  Alexandre Ioan Cuza est élu Prince en Moldavie et Valachie.

 

              

               

 La reconnaissance à la double élection au niveau européen a été soutenue par la France en vertu de respect. Parmi les réformes réalisées par Cuza on constate l’influence française en ce qui concerne le Contenu de Code Pénal et Civil.

 En 1886, après l’abdication de Cuza, le nouveau prince, Carol I, accède au trône des Principautés aussi avec l’aide de la France (Napoléon III et Carol I étaient cousins).

 

               

 CONCLUSIONS:

               

 Le siècle XVIII a représenté pour  la  société roumaine  une permanente  préoccupation concernant  les  possibilités  qui pouvaient  apparaître  dans  le contexte international  pour  la  réalisation des  objectifs nationaux.

 Les  circonstances  générales,  ainsi  que  celles  spécifiques,  ont  fait  que le pouvoir vers lequel ces attentes se sont dirigées ait été justement la France.

La France a accepté d’appuyer les Roumains et de leur faire confiance, partant de ses propres intérêts en Europe Orientale.

 Dans ce contexte, la chance de l’Union des Principautés, même tellement fragile, a été promptement et entièrement fructifiée par les Roumains, après 1856, dans des circonstances qu’ ils se sont avérés à la hauteur des plus grandes attentes du moment.

           

 

 

 

 

 

 

               

 

 Une place particulière dans cette démarche est revenue, non au hasard, à Napoléon III, principal défenseur du principe des nationalités.

 La politique française de soutien de l’Union des Principautés Roumaines puis de la modernisation du pays était conforme aux aspirations de l’empéreur dans le rapport de force européen, assurant dans un même temps l’influence politique et économique de son pays à l’embouchure du Danube.

 La France fut la seule à promouvoir et à soutenir cette union en Europe, malgré des oppositions acerbes. Elle joua aussi un rôle parfois capital pour garantir l’existence d’un noyau d’État roumain.

 La puissante affinité spirituelle des Roumains avec la culture et l’idéologie françaises constitua un facteur déterminant à ce soutien.

 

 

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La France et la Roumanie pendant la Grande Guerre

 1. La neutralité
               

 Durant la Première Guerre Mondiale, le royaume de Roumanie, où règne depuis octobre 1914 le roi Ferdinand, reste neutre les deux premières années. Dès la fin du mois de juillet 1914, la neutralité roumaine est annoncée par l'ambassadeur austro-hongrois, Ottokar Czernin, neutralité rapidement proclamée, dès le 4 août 1914. Neveu du roi Carol Ier mort en octobre 1914, son successeur Ferdinand maintient la neutralité du pays en dépit du capital de sympathie dont bénéficient les Alliés dans la population et dans la classe politique roumaine.
 


 2. La bataille de Verdun
               

 La bataille de Verdun est une bataille décisive pour la Roumanie aussi, puisqu'elle a déterminé l'entrée de notre pays, qui était resté encore neutre, dans la Grande Guerre.


 

 Alliée des Puissances Centrales depuis 1883, la Roumanie avait proclamé sa neutralité en 1914, au début de la guerre. La Roumanie n'avait pas honoré son alliance avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie en raison du fait que les droits nationaux des Roumains n'étaient pas respectés dans les territoires sous domination austro-hongroise. Pourtant, les relations économiques de la Roumanie avec les Puissances Centrales se sont poursuivies, le pétrole et les produits alimentaires roumains en ravitaillant les armées.


 La bataille de Verdun fut le moment décisif qui obligea la Roumanie à prendre une décision historique. La France chavirait, sa résistance était mise à rude épreuve a Verdun et il fallait affaiblir l'offensive allemande. La stratégie des militaires français était d'ouvrir un nouveau front à l'Est, pour que des troupes allemandes y soient déployées en faisant baisser la pression sur Verdun. Et la Roumanie devait consentir à s'y engager. L'idée devait pourtant être présentée dans les termes diplomatiques de la persuasion et de la négociation. L'un des premiers à assumer cette tâche a été le nouvel ambassadeur de France à Bucarest.


             

 

 Pour convaincre la Roumanie de sortir de sa neutralité, l'Entente lui a lancé une offre plus que généreuse: s'emparer des territoires de l'Empire Austro-hongrois habités par les Roumains parallèlement a une série de promesses quant aux garanties pour l'après-guerre. N'empêche: l'ambition de la France de voir la Roumanie rangée du côté de l'Entente devait surmonter quelques difficultés. Primo, l'absence d'une armée capable de mener une guerre d'une telle envergure. Secondo, il convient de mentionner le fait que les adeptes d'une alliance avec les Grandes puissances centrales étaient pour la plupart des personnages influents dans la vie publique roumaine. La difficulté de vaincre les germanophiles se reflétait également dans la presse de l'époque et dans sa façon de présenter la bataille de Verdun et la guerre en général.


 Sur fond de guerre, le choix que la Roumanie a dû faire fut extrêmement difficile. Pourtant, le gouvernement visionnaire de Ion I.C. Bratianu a décidé du sort d'un pays qui s'est engagé sur le front de bataille pour payer avec du sang les quelques petites victoires enregistrées.  Afin d`entrer en guerre, la Roumanie signe le traité de Bucarest avec l`Entente.

 

 

 

 


 

               

 

 

 3. Le traité de Bucarest
             

 Le traité de Bucarest est un accord signé le 17 août 1916 entre la Roumanie et les Alliés de la Première Guerre Mondiale dans la capitale roumaine dont il tire son nom. Par ce traité, la Roumanie met fin a deux années de neutralité et entre immédiatement en guerre aux côtés de l`Entente, afin d`obtenir la Transylvanie, un territoire jusque-là administre par la Hongrie, mais majoritairement peuplé de Roumains, avec des minorités hongroises et allemandes.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 Le traité prévoyait que la Roumanie attaquerait l’ Empire Austro-hongrois et, qu'en échange, l'Entente permettrait à la Roumanie d'annexer les territoires a majorité roumaine à l'issue de la guerre, ce qui sera fait en décembre 1918 par l'union de la Transylvanie (à Alba Iulia) et celle de la Bucovine, reconnues par les traités de Trianon et de Saint-Germain en 1920.

               

 4. L’entrée de la Roumanie en guerre
               

 Le 27 août 1916, la Roumanie entra en guerre et lança trois armées de 440 000 hommes à travers les Carpates.


 L'armée roumaine prend l'offensive en Transylvanie mais, faute d'aide efficace de la Russie, se retrouve isolée. En un mois, elle est laminée par une écrasante attaque des trois alliés centraux. Le 6 décembre, les Allemands entrent à Bucarest. Les débris de l'armée roumaine se replient en Moldavie où ils s'établissent défensivement. Le roi Ferdinand et le gouvernement s'installent à Iasi.

 

 La Valachie passa sous le contrôle des Empires centraux.

             

 5. La mission d’assistance française en Roumanie – Le général Berthelot
               

 La Roumanie ne peut pas affronter les armées allemandes. Elle doit bénéficier d`une aide extérieure pour arriver a sortir victorieuse de ce conflit. C`est ainsi que la France envoie une mission d`assistance, commandée par le général Berthelot, forte de 1150 hommes et de l`équipement qui lui manque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


               

 

 

 Des son arrivée, le général Berthelot se livre à une évaluation avant d`asseoir son autorité. Il s`impose rapidement comme l`homme de la situation. Au début de décembre 1916, Berthelot est officiellement charge de la réorganisation des unités retirées du front, puis, après l`unification du commandement sur le front russo-roumain, il devient inspecteur général de l`armée roumaine et conseiller personnel et très important du souverain.


 De sa nouvelle capitale, Iasi, située en plain cœur de la Moldavie, le roi Ferdinand 1er refuse, malgré une pression certaine, de mettre son pays sous protectorat. Entre-temps, l`armée roumaine se restructure. Afin de remonter le moral des troupes et d`exalter leur courage, le roi,  suivant les conseils du général Berthelot, promet aux paysans un partage des terres, le soldat-paysan se battant désormais pour ses propres terres et non celles des boyards, et une plus grande participation aux affaires de l`Etat. Quant au général français, il s`attache a la mise sur pied d`une armée moderne, aussi bien dans son commandement que dans ses matériels. Les munitions et les équipements fournis par les Alliés sont centralises à Paris avant d`être acheminés par voie maritime et ferroviaire jusqu`en Roumanie. La traversée obligatoire de la Russie ne se fait pas sans difficulté et souvent les commandes arrivent des mois après, a bon port, quand elles arrivent. La situation politique de l`Empire Tsariste fragilisée dès 1917 n`arrangera pas les choses.


 Néanmoins, dès le printemps 1917, 400 000 hommes sont prêts a défendre leur patrie. Si l`anarchie règne au sein des troupes russes, l`armée roumaine ne se laisse pas atteindre par les désordres politiques de son voisin.
Les victoires roumaines survenues au cours de l`été 1917, lors des batailles héroïques sur la ligne du Siret (dont celles de Mărăști et Mărășesti) ont durablement marqué la conscience nationale. Même si les forces roumaines remportent plusieurs succès en Moldavie, l`effondrement russe va couper la Roumanie des Alliés. C`est pourquoi le gouvernement roumain a dû signer l`Armistice de Focșani (9 décembre 1917) car la chute du régime tsariste intervenue a l`automne avait entrainé un isolement territorial de la Roumanie vis-à-vis de ses allies, coupant la ligne logistique indispensable a sa survie. Le traité de Paix de Bucarest est officiellement signé le 7 mai 1918, six mois après l'armistice de Focșani entre les belligérants, lui-même consécutif a l'effondrement de l'armée russe.

               

 Imposé par les puissances centrales alors victorieuses sur ce front, le traité de Bucarest oblige le roi roumain Ferdinand, entré en guerre durant l'été 1916, a plier devant les exigences du Reich et de ses alliés, sous peine de voir son royaume partagé entre la Bulgarie et l'Autriche-Hongrie. Paix de défaite, le traité se solde pour la Roumanie par une forte tutelle du Reich sur l'économie du royaume, mais aussi avec des pertes territoriales. Le général Berthelot et sa mission ont été contrains de quitter le territoire roumain quelques mois plus tard.

             

 6. Le déroulement
             

 A l`été 1918, les armées franco-anglo-américaines, commandées par le général Foch, lancent une grande offensive contre les forces allemandes, réussissant ainsi les repousser en dehors des frontières françaises. C`est le début de la victoire pour les forces Alliées. Peu de temps après, l`armée de Salonique perce le front bulgare a capituler. En quelques semaines, sur tous les fronts, de l`Occident a l`Orient, les Puissances Centrales vont être écrasés, obligées de se soumettre.

               
 Dès l'annonce de l'armistice entre l'Autriche-Hongrie et les Alliés, le gouvernement roumain, fortement influencé par les Français, relance les hostilités face a des unités austro-hongroises en pleine dissolution. Ainsi, le 10 novembre 1918, alors que la défaite des puissances centrales est consommée, la Roumanie dénonce les termes de l'armistice de décembre 1917 et reprend les hostilités en Transylvanie qu'elle occupe en quelques jours. En même temps, l`armée du Danube commandée par le général Berthelot et venant de Bulgarie, traverse le fleuve du même nom. Cinq jours plus tard, l`Allemagne signe l`armistice de Rethondes, qui met fin au premier conflit mondial.

 Dans les deux derniers mois de l`année 1918, la couronne de Roumanie rattache quatre régions a son royaume : la Banat, la Transylvanie et la Doubrojda.


 La consécration de la Grande Roumanie est célébrée le 1er décembre 1918 par une entrée triomphale du couple royal dans Bucarest accompagné du général Berthelot.


 Le 2 décembre, un Grand Conseil National Roumain, réunissant 50 membres, nomme 15 membres pour constituer le gouvernement provisoire chargé d`assurer l`administration de la province jusqu`en avril 1920.
Cependant, cette unité est fragile et la guerre ne s`achève pas par les affrontements de novembre 1918. Elle se poursuit par une attaque de la République des Conseils de Hongrie contre la Roumanie en avril 1919 qui provoque elle-même une contre-attaque victorieuse de l`armée roumaine et conduit à prés de quatre mois d`occupation de la capitale hongroise. Ainsi, en Roumanie, la Première Guerre Mondiale est souvent présentée comme la « Guerre de 1916-1919 » mais également comme la «Guerre de l`Unité ».

               

 7. Conférence de Paix de la Versailles
               

 Malgré le retour de la Royaume aux cotes des Allies, l`acceptation de la paix avec les Puissances Centrales avant leur effondrement, va jouer un rôle perturbateur dans les négociations de la Conférence de Paix de la Versailles. En effet, la signature du Traité de Bucarest rend caduques toutes les promesses de l`Entente concernant les futures frontières de la Roumanie.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

           

 

 

 

 Le haut commandement allié, qui n`a pas été consulté lors du rattachement de trois régions a la Roumanie, ne souhaite pas avaliser ces décisions et fixe une frontière hongro-roumaine provisoire sur la ligne des Monts Apuseni, ce qui aura rapidement des conséquences imprévues. Ionel I. C. Brătianu, soutenu par le compte de Saint-Aùlaire et le général Berthelot, continue de défendre avec opiniâtreté la nouvelle grande Roumanie auprès des quatre grands représentants des Alliés dont George Clemenceau  farouchement opposé à cette décision, car, disent-ils, « Vous êtes sortis de l`Alliance et le Traité de 1916 ne tient plus. » La signature du Traité de Versailles, puis, un an plus tard, celle du Traité de Trianon avec la Hongrie, valide néanmoins les nouvelles frontières du pays. La Roumanie peut désormais se consacrer a la consolidation de son État.
 


 8. Les relations franco-roumaines après la Grande Guerre
               

 La France et la Roumanie ont de très nombreuses pages d`histoire communes parmi lesquelles se trouvent les campagnes militaires qui ont amène des soldats français à combattre et a mourir en terre roumaine.
Plusieurs centaines d`entre eux sont encore enterrés en Roumanie dans sept carrées militaires, le plus souvent aux côtés des soldats roumains. On peut trouver des cimetières français à Timisoara, Iași, Galați, Slobozia, Constanța et Alexandria  Cinq monuments commémorent en outre leur sacrifice, loin de leur patrie, et leurs faits d`armée. Quatre villes roumaines ont été décorées de la Croix de Guerre à la fin de la Première Guerre Mondiale. Elles sont à Giurgiu, Bucarest, Galați et Mărășesti.


 

 

 Au-delà  de l`aspect militaire, le séjour de la mission Berthelot en Roumanie est l`occasion pour les deux peuples de mieux se connaitre. La Roumanie est un pays fortement francophone et francophile. Les membres de la mission découvrent un pays contrastée qui ressemble a de nombreux égards a l`Ancien Régime français, avec une élite croisée dans les villégiatures françaises et une population paysanne plutôt pauvre.


 Les liens qui se tissent entre la France et la Roumanie perdureront vivaces longtemps après le premier conflit mondial, a tel point que la Roumanie sera surnommée ‘la petite sœur des Balkans’ par la France. Les membres de la mission garderont pendant longtemps de solides amitiés, comme celle du général Berthelot avec la reine Marie.


 Le couronnement du roi Ferdinand 1er et de la reine Marie le 15 octobre 1922 est un exemple frappant de la reconnaissance et d`amitié que la Roumanie porte envers la France. Le maréchal Foch est envoyé tant qu`ambassadeur extraordinaire pour représenter la France lors de la cérémonie.
 

             

 9. Les relations franco-roumaines pendant la guerre- 1er  septembre 1939 à mai 1940
 

 Au lendemain du déclenchement de la guerre, la Roumanie n’a plus qu’une seule option : la neutralité. Une entrée en guerre pour soutenir la Pologne ou d’autres actions ouvertes en faveur des alliés franco-britanniques, seraient, d’après les analyses de l’époque et ultérieures, un suicide. En déclarant sa neutralité, le 6 septembre 1939, le gouvernement roumain ne rompt pas avec les alliés. La position exprimée par l’ambassadeur roumain a Paris, Richard Franassovici, le 9 septembre 1939, dans son entretien avec le secrétaire général du ministère français des Affaires étrangères est éclairante 29. Insistant sur la situation stratégique difficile de la Roumanie, il présente la décision du Conseil de Couronne, adoptée le 6 septembre 1939, comme la seule option possible se conjuguant avec celle des autres pays des Balkans alliés de la Roumanie. Il insiste, d’autre part, sur l’importance de la Roumanie comme facteur d’équilibre dans les Balkans et sur la nécessité du soutien français dans le processus de restructuration et de réarmement de l’armée roumaine resté inachevé. Propos qui sont fort bien compris par le représentant du ministère des Affaires étrangères français.

 Vue de Bucarest, la décision de neutralité roumaine apporte a la France une aide significative dans la stratégie globale de la guerre contre l’Allemagne. Des missions conduites en Roumanie, comme la mission militaire du général Weygand ou la mission économique du capitaine Jacques Lemaigre Dubreuil 31, témoignent de l’intérêt français porté aux Roumains et de l’ampleur de la collaboration entre les deux pays. L’intervalle de septembre 1939 a mai 1940 est aussi une période d’amples négociations visant a déstabiliser l’Allemagne a partir des Balkans. Le 11 septembre, grâce aux représentants roumains a Paris 32, les alliés ouvrent des négociations avec les autorités de Bucarest pour l’établissement d’un plan d’action prévoyant la destruction des puits de pétrole, des raffineries et des moyens de transport du combustible 33 en cas de pressions économiques ou d’agression ouverte de la part des puissances de l’Axe. Les Roumains se montrent d’abord réticents au projet.

 

 L’expérience de la Grande Guerre en est la cause : les dédommagements pour les destructions pratiquées ayant trop tardé. Pour obtenir leur approbation, il leur est proposé un accord formel stipulant le paiement des dédommagements pour un montant de 60 millions dollars, plus 100 millions de lei en cas d’application des plans. Une mission militaire franco-britannique sous la direction du général Weygand est mise en place afin de régler les détails de coopération avec le Grand État-major et le Service spécial de renseignement roumain.

 

 Malheureusement, la défaite française de mai 1940 et la négligence du 2e bureau français, conduisent à la perte des plans de l’opération et autres arrangements de coopération entre les deux États.

               

 Au-delà de ces faits, l’évolution des opérations militaires, l’accentuation de la pression soviétique (en mars 1940, Moscou avait soulevé la question de la Bessarabie), l’échec des initiatives diplomatiques roumaines menées a l’hiver 1939-1940 – le pacte des neutres et les négociations pour un pacte de non-agression avec l’Union soviétique – auxquels s’ajoute l’évidente impossibilité de la France et de la Grande-Bretagne de fournir un appui réel en cas de conflit (l’exemple polonais étant plus que parlant), amènent la Roumanie a reconsidérer sa position face a l’Allemagne et ses alliés. La capitulation de la Belgique décide Bucarest a orienter la politique étrangère vers l’Allemagne afin d’éviter l’effondrement des frontières (et, pour Carol II, la perte de sa couronne). Un nouvel accord commercial est signé par Bucarest avec Berlin à l’automne 1939. Secrètement, le régime de Bucarest décide l’abandon de sa neutralité.

 La défaite française de mai 1940 et les premières agressions subies par l’État roumain a l’été 1940 font définitivement basculer la Roumanie dans le camp belligérant.
 


 10. Les relations franco-roumaines de mai 1940 à août 1944


 Anticipant la suite des événements, Bucarest tente de changer radicalement de cap en mettant en place le gouvernement germanophile Gigurtu et en multipliant ses contacts avec l’Allemagne en vue d’obtenir, par des concessions économiques et politiques, un appui garantissant l’intégrité territoriale et la survie de l’État roumain.

               

 Cependant, Bucarest conserve des relations diplomatiques et des liaisons avec Paris et Londres. En dépit de tous les efforts des dirigeants roumains, le débâcle ne peut être évitée et les événements de l’été 1940 – les notes soviétiques du 26 et 28 juin 1940, la prise de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord jusqu’au dictat de Vienne (le 30 août 1940), la perte de la Transylvanie du Nord et le traité de Craiova (6 septembre 1940) entérinant la cessation du Quadrilatère, – couronnent une évolution de la situation internationale complètement défavorable a l’État roumain. La Roumanie est réduite de plus d’un tiers de son territoire et entre définitivement dans la sphère d’influence allemande une fois acceptées les garanties de l’Allemagne et de l’Italie (le 30 août 1940). Dans les mois suivants, l’armée allemande occupe le reste du territoire roumain. De nouveau, la France et la Roumanie partagent le même sort.
               

 Au cours de la deuxième moitié de l’année 1940 et au début de l’année suivante, une certaine tension intervient dans les relations entre les deux pays, conséquence du changement de politique étrangère opéré par le régime de Bucarest. Les démarches roumaines conduisent a un échange de notes diplomatiques avec le gouvernement de Vichy et a l’adoption de mesures répressives visant réciproquement la colonie roumaine en France et la colonie française en Roumanie.

               

 Les relations roumano-françaises évoluent à nouveau à partir de septembre 1941. C`est dans ce contexte que les détails d’un nouvel accord commercial franco-roumain sont discutés. Ils stipulent l’exportation française en Roumanie d’armements, munitions, moteurs d’avion, chars blindés et matières premières stratégiques et l’importation en compensation, de pétrole et de ses produits dérivés.

               

 Les relations politiques et économiques entre les deux pays sont complétées par une reprise des relations culturelles qui avaient connu un certain recul. En dépit de toutes les autres évolutions, le domaine culturel est par tradition, une des bases essentielles des relations bilatérales. Du côté français, l’activité du centre culturel de Bucarest est le moyen le plus efficace de maintenir la présence française dans la vie publique roumaine et, a la fois, le lieu de coïncidence entre les deux courants politiques majeurs français de l’époque – le régime de Vichy et la France libre – également intéressés dans le maintien du prestige et des liens de la France en Europe en général et en Roumanie, en particulier 40. Du côté roumain, l’importance des liens culturels et l’intérêt pour les échanges avec la France est parfaitement compris par le chargé d’affaires roumain a Vichy, Hiott, qui souligne dans un de ses rapports que, « dans les circonstances actuelles, le domaine le plus favorable pour maintenir un contact entre la Roumanie et la France est, a coup sûr, le domaine intellectuel.

               

 Le changement de régime a Bucarest avec le coup d’État du 23 août 1944, l’effondrement du régime de Vichy et du régime d’occupation allemand en France, précipités par les débarquements alliés en Normandie et Provence et l’insurrection parisienne marquent la fin de notre étude. Remarque intéressante, il n’existe pas d’interruption dans les relations entre les deux pays. Le 30 août 1944, les nouvelles autorités roumaines constatent que le gouvernement de Vichy a cessé d’exister et, en conséquence, la question de sa reconnaissance est sans objet. Le 5 septembre 1944, la légation de Roumanie a Ankara est chargée de contacter le représentant du Gouvernement provisoire français et de lui communiquer la déclaration du gouvernement roumain du 30 août 1944 et son désir d’entretenir avec le gouvernement français les relations les plus cordiales dans l’esprit de l’ancienne et traditionnelle amitié qui a lié jusqu’ici les deux pays.

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