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George Enescu

(1881-1955)

              «Pour parler de Mozart, disait Diderot, il faudrait pouvour tremper sa plume dans l'arc-en-ciel. Pour parler d'Enesco ajoute le comte de Saint-Aulaire, il faudrait la tremper dans l'éclair, l'éclipse et la rosée.»

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  • Informations biographiques

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 George Enescu est né en 19 août 1881 de deux parents roumains, à Liveni, dans le département de Dorohoï, en Moldavie. Il est considéré le plus important musicien roumain. Il a été compositeur, violoniste, professeur, pianiste et chef d’orchestre, une complexe et brillante personnalité artistique, dont Yehudi Menuhin et Dinu Lipatti ont été ses apprentis.

  • La formation intelectuelle

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L'éveil à la musique

 

 Son premier contact avec la musique a lieu à l âge de quatre ans. Les premières notions de musique lui sont enseignées par son père, Costache Enesco qui jouait parfois un peu de violon, en amateur dans les loisirs que lui laissait son métier d'agriculteur. Puis, Georges Enesco commence à jouer du violon les mélodies entendues au village, particulièrement ceux d'un orchestre de Tziganes par lequel il a été profondément marqué.

 

 Plus tard, émus par le talent de son enfant, ses parents l'emmène à IaÅŸi en le présentant à un élève de Vieuxtemps, Edouard Caudella, professeur et compositeur du Conservatoire de IaÅŸi. Caudella conseille les parents de diriger le petit, qu'il considére extrêmement doué, vers des études musicales. C’est aussi Caudella celui qui a rédirectioné l’enfant vers Vienne pour cultiver ses dons, en approfondissant ses études de musique.

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George Enescu à l'âge de 5 ans en visite chez Caudella

Enescu avec ses parents 

L’expérience viennoise et parisienne

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 La vie d’Enescu dans la capitale d’Autriche, simultanément le cœur de la musique européenne, commence en 1888 quand, accompagné par sa mère, il arrive à Vienne et s'inscrit au Conservatoire, au cours préparatoire pour violon.

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 Cependant, le jeune musicien garde le contact avec son pays natal, ainsi, un an plus tard en donnant son premier concert de bienfaisance en Roumanie.

Ensuite, après il est accepté au cours supérieur du Conservatoire viennois, Enesco connaît Johannes Brahms, éventuellement en arrivant à jouer dans sa Chapelle. La Vienne musicale remarque déjà le talent d'Enesco, considéré un «Mozart roumain».

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 Son séjour à Vienne prend fin en 1896 lorsqu’il finit ses études au Conservatoire.

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 La France musicale vivait alors une belle époque à laquelle on avait donné un joli nom: la seconde Renaissance. Durant plus d’un siècle, Vienne avait été la capitale de l’Europe musicale. En 1894 , Vienne passait la main à Paris. Brahms vieilissait: avec lui s’éteignait la grande lignée romantique. À l’oppsé, Paris dénombrait ses espoirs et alignait des forces fraîches.

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 Ainsi, Joseph Hellemesberger suggère à Enescu le départ à Paris pour se perfectionner dans l’étude du violon et de la composition avec des illustres musiciens comme Jules Massenet.  Avec le professeur André Gédalge Enesco a partagé une rélation plus personelle et plus profonde qu’avec Gabriel Fauré ou Massenet. Le musicien l’avait consacré en décretant qu'il sera un compositeur et en lui considérant le plus doué de ses élèves. De plus, Enesco a dédié une de ses premières compositions, l’Octuor, à son professeur. Après la démission de Massenet, il étudie la composition ensemble avec d’autres condiscpiles comme Jacques Thibaud, Maurice Ravel, Jean Roger-Ducasse ou Florent Schmitt dans la calsse de Gabriel Fauré. Enesco s’était rencontré avec son troisième professeur, Fauré, assez souvent; il l'avait demandé de siéger dans des jurys d'examens, à ses côtés. Ils jouaient également ensemble quelques œuvres de Fauré au piano.

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 Pendant son séjour en France, Georges Enesco réncontre aussi Edouard Colonne, le chef de l’Opéra de Paris et le fondateur de «l’Association Artistique du Châtelet» qui sera plus tard connue sous le nom «Concerts Colonne». Il a été invité souvent à concerter là depuis la première audition du Poème Roumain aux Concerts en 1898. Ainsi, Edouard Colonne devient un vrai conseilleur et point de référence pour Enesco, une fois achevé en lui présentant ses compositions. Ensuite, quatres ans plus tard il devient membre de la Société des Auteurs, des Compositeurs et des Editeurs de France. De plus, il donne beaucoup de concerts à Paris avec des fameux musiciens comme Jacques Thibaud, Richard Strauss ou Louis Fournier.

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 Le 24 juillet 1902, il termine la classe de violon du Conservatoire de Paris et, au concours final, il se voit accorder le Premier prix et un violon portant son nom.

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 «À Paris, je respirais un air unique, je prenais un bain de culture et de tradition, je m'enrichissais vraiment: du moins avais-je la fatuité de le croire.»

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 Dès lors, Enesco partagera sa vie entre son pays natal et la France avec de fréquentes incursions dans différents pays d’Europe et même aux États-Unis pour ses activités d’interprète (violon, direction d’orchestre). Il forme deux musiciens qui compteront dans le milieu musical, le pianiste Dinu Lipatti (1917-1950) et le violoniste Yehudi Menuhin (1916-1999).

La façade du Conservatoire de Paris cca. 1900 où Enescu a etudié

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George Enescu avec le petit Dinu Lipatti

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George Enescu avec Yehudi Menuhin, Paris 1952

 Les qualités de l’interprète et son renom international feront de l’ombre à ses compositions musicales. Si bien que l’on continue à ne connaître que ses Rhapsodies roumaines, sa troisième sonate violon et piano dans le caractère populaire roumain et si peu son opéra Œdipe. De plus il arrive à avoir des nombreuses classes et courses aux prestigieuses écoles de France comme École Normale de Musique de Paris, École Instrumentale «Yvonne Astruc» de Paris.

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Enescu: le compositeur et l’interprète

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 Pour Enesco en effet l'idéal dans une interpretation artistique n'était pas d'obtenir la perfection mécanique mais, avant tout, de transmettre le message humain du compositeur, son âme, sa vibration authentique. C'est pourquoi, d'après lui, un interprète doit toujours arriver à égaler la créateur lorsqu'il restitue son chef-d'œuvre.

 

Le musicien réussisait à rendre fidèlement la pensée du compositeur qu'il interprétait, le sentiment généralement humain de la musique, d'une musique à  laquelle il conférait une expression de sincérité, de simplicité, une musique qu'il savait rendre accesible par sa sensibilité contemporaine et par l'authenticité de l'expression.

 

 Comme interprète, sans doute, mettait-il le maximum de conscience artistique à rendre les chefs d'œuvres classiques, mais ce qu'il y avait de plus profond et de plus inestimable dans sa pensée musicale, le total don de lui-même dans l'art, il les réservait à la création, domaine qu'il a toujours co sidéré comme «son veritable monde, son jardin secret».

 

 Dans les trente-trois opus du compositeur, entrent deux rhapsodies, différents poèmes et suites symphoniques, diverses sonates et suites pour piano, violon et violoncelle et par-dessus tout son immortel et magnifique opéra Œedipe. L'œuvre entière d'Enesco représente un effort créateur immense, le labeur de le plus d'un demi-siècle consacré à l'art de la composition.

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  • Le filon identitaire roumain & des éléments autochtones dans ses créations

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 A l'orée de ce siècle, vers 1900, sortaient de la plume d'Enesco ses premiers ouvrages dépourvous d'une facture d'«école», le Poème Roumain et les deux Rhapsodies.

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 Ces œuvres procédant directement du chant populaire roumain ont la beauté si originale de celui-ci et, de plus, celle que le compositeur leur a conférée, celle qui témoigne de son attachement et de sa foi dans la grandeur et la force expressive de l'art folklorique de son pays.

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 La Première Rhapsodie, brilliante composition pleine d'exubérance, issue directement de l'âme paysanne roumaine, de l'amour pour la vie du paysan, est un véritable fresque suggestive à l'extrême, de la vie populaire roumaine. On y reconnaît, réunis et travaillés artistiquement, toute une suite d'airs de danse et de divertissements folkloriques, impétueux et irrésistiblemenet entraînants, vivement colorés, d'une verve rythmique particulière. Ils suggèrent magistralement le spectacle animé, éblouissant, d'une fête de village. Parmi les moyens de travail les plus caractéristiques on remarque le traitement des voix dans une modalité qui rappele l'expressivité des instruments populaires de musique, la persistance sur des grandes surfaces sonores, des quelques formules d'accompagnement propres aux laoutars roumains, des super-positions de thèmes qui s'entrelancent, s'unissent, se relient pour se défaire, ensuite en se gagner, cachun sur sa propre ligne, créant ainsi l'image d'un merveilleux et fascinant bazar où l'on ne sait quoi admiree tout d'abord.

 

 Les deux Rhapsodies constituent «le point culimnant de la sublimation opérée par la plus grande personnalité de la musique roumaine dans sa création anonyme des bardes populaires».

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  • Impressions sur Enescu: l’artiste et l’homme

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 C'est l'art dû à l'intuition naturelle, imprégnée des formules sonores d'une ancienne et noble souche folklorique-paysanne roumaine, cultivé auprès les meilleures et les plus rigoureuses écoles de composition de son temps, à Vienne et à Paris. C'est cet art qui lui a assuré une place distincte dans le panorama général de la musique contemporaine.

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 Modeste, appliqué, ennemi de toute ostentation, Georges Enesco, s'est avéré un créateur de valeurs nouvelles, ouvrant des horizons nouveaux à la musique contemporaine ainsi qu'à celle de l'avenir. C'est pourquoi des musicologues d'autorité universelle reconnaissent en lui un précurseur à partir même de ses premières œuvres. C'est, en fait, des traditions nationales qu'il tient son génie de la mélodie, la capacité de toujours renouveler sa fantasie et, sourtout la primauté donnée à la mélodie dans la complexité du discours musical.

Sa musique imbue de l'esprit de synthèse et d'équilibre qui marquait sa personnalité humaine, représente la manifestation robuste du caractère profond mais humainement tangible de sa conception sur la vie et sur les destins de l'homme, son but en étant l'élaboration d'un futur meilleur pour l'humanité. C'est dans cet ordre d'idées qu'il faut comprendre sa noble leçon de patriotisme inébranlable par un profond nationalisme.

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 Les ouvrages tardifs-qui répresentent le filon folklorique raffiné jusu'à la conception d'une musique en «caractère populaire roumain»-auxquels aboutissent ses préoccupations et tendances de toute sa vie, de se manifester musicalement «en roumain», tendances qui ont fait éclosion dans le Poème roumain op. 1 et les Rhapsodies roumaines d'une précoce jeunesse.

 

 

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 Les Roumains ne cessent de lui rendre hommage et sa mémoire demeure vivante grâce à sa présence permanente dans le répertoire des concerts et des opéras que l'on donne à chaque saison. Son nom est inscrit sur le frontispice de plus d'une institution de la culture roumaine: la Philarmonique Georges Enesco de Bucarest, le Conservatoire Georges Enesco de Iassy etc. De plus, l'Union des Compositeurs et des Musicologues de Roumanie organise périodiquement le Prix du Composition «Georges Enesco».

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  • Hommages

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 Après la mort de George Enescu, les Roumains et l’espace musical universel ont honoré sa mémoire par differentes manifestations culturelles.

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 Bernard Gavoty, musicologue et critique de musique exprime dans son livre «Les Souvenirs de Georges Enesco» sa perception sur lui, non seulement en tant que musicien, mais aussi en tant que personne. L'auteur nous transmet qu'Enesco est un des plus originaux compositeurs contemporains, un des plus sincères et un des plus inspirés. D'après Gavoty, le musicien roumain a touché tous les genres: mélodique, symphonique et lyrique.

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 Ensuite, il soutient que l'accomplissement d'Enescu dans l'univers musical est dû en même temps à son caractère. Il incarne la noblesse, ignore absolument la jalousie et les mesquineries professionnelles. Il va droit son chemin avec une seule ambition, composer et faire de la musique.

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 En Roumanie, Le Festival International «George Enescu» a pris naissance, organisé la première fois en 1958, trois ans après la mort de George Enescu, honorant tous les deux ans la contribution du compositeur à la scène nationale et internationale de la musique. Apres une longue période d’interruption, la tradition a été renouvelée en 2002. Le Festival International «George Enescu»  est un événement qui attire un intérêt touristique spécial, grâce à sa visibilité et popularité parmi les spectateurs cultivés de l’Europe. Cet événement est un des festivals de musique classique les plus prestigieux du continent européen , réunissant à Bucarest des milliers d’artistes et orchestre internationaux qui entrent dans la compétition devant un public impressionnant. Le festival est organisé au mois du septembre et les représentations ont lieu dans les salles de concerts les plus réputées de Bucarest: l’Athénée Roumain, l’Opéra National, le Théâtre National et la Salle du Palais.

Affiche du Festival International «George Enescu» (2018)

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 Quant au monde français, La Société Musicale Française «Georges Enesco» dont l’un des plus prestigieux présidents a été Yehudi Menuhin-même organise depuis 2013 le concours de chant «Rencontres Musicales Internationales Georges Enesco». Le concours se tient à Paris, sous la direction artistique d’Alina Pavalache, une pianiste roumaine établie en France et est déstiné non seulement aux jeunes professionels, mais aussi aux amateurs d’art vocal.

Affiche du «Rencontres Musicales Internationales Georges Enesco» (2018)

La couverture de l'edition bilingue du livre publié par Curtea Veche en 2017

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